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AXE 5 : ORGANISATION ET ÉVOLUTION DES ESPACES FUNÉRAIRES


Comptant près de 400 sites identifiés sur le territoire régional, les ensembles funéraires du haut Moyen Âge demeurent pourtant mal définis en raison de données disparates, souvent partielles et anciennes. Les fouilles de ces dernières années sur des superficies plus étendues ont permis de mettre en évidence la grande diversité de ces ensembles recouvrant de grandes nécropoles communautaires, des groupements funéraires plus restreints, des inhumations autour d'une memoria privées, de sépultures isolées ou en contexte d’habitat.

À partir des 53 sites retenus pour le projet, nous nous intéresserons aux différentes formes que prennent les lieux d’inhumation et à leur évolution jusqu’au regroupement des tombes autour de l’église, dans le cimetière paroissial. Nous nous interrogerons sur la relation de ces lieux d’inhumation avec l’habitat et les lieux de culte, en travaillant à l’échelle communale et en exploitant également les données des sources écrites.

Quatre thèmes structureront cette étude, qui s’appuiera sur les résultats des axes précédents.

Thème 1 Organisation interne des aires funéraires et gestion de l’espace sépulcral


Ce thème a été provisoirement abandonné.

L’organisation interne de l’espace sépulcral sera étudiée sous l’angle des critères biologiques obtenus par l’étude paléobiologique des défunts. L’objectif sera de mieux cerner les critères qui sont à l’origine de l’implantation d’une sépulture au sein de l’aire funéraire : critères familiaux ou sociaux, ou simplement disposition aléatoire ? Une attention particulière sera portée à la question des secteurs réservés, notamment pour les sujets immatures (Pélissier à paraître) ou pour certains groupes sociaux. Ces résultats participeront à la caractérisation des différents espaces funéraires.

Thème 2 Les sépultures dans l’habitat


Un point particulier sera consacré à ce phénomène encore mal cerné, qui dépasse largement le cadre de la recherche régionale puisqu'il a été identifié sur l'ensemble du territoire national et bien au-delà, aussi bien dans les contrées voisines (Allemagne, Suisse) qu'ailleurs en Europe (Italie, Espagne, Grande Bretagne, Belgique, Pays-Bas, Suède, Hongrie, etc.). La principale difficulté qui ressort des différentes études menées jusqu'à présent touche, en premier lieu, à la datation des inhumations et à l'identification des structures auprès desquelles elles ont été implantées. La deuxième concerne l’environnement de ces tombes. L'appellation de "sépulture en contexte d’habitat" est en effet beaucoup trop générale pour comprendre ce phénomène protéiforme (sépulture isolée ; sépulture dispersée ; groupe funéraire) qui traduit vraisemblablement des volontés différentes dans une période où le système ecclésial ne s'est pas encore totalement emparé de la gestion de la mort.

Ces sépultures seront également étudiées sous un angle archéo-anthropologique (recrutement, modes de dépôts, pathologies etc…) et comparées aux populations inhumées dans les nécropoles ou les groupes funéraires communautaires, à l’instar des travaux menés en Ile-de-France (Pecqueur 2003) ou dans la vallée du Rhône (Blaizot, Savino 2006).

Thème 3 La durée d’occupation des sites funéraires


La disparition progressive de l’inhumation habillée et du dépôt dans les sépultures à partir de la fin du VIIe siècle nous prive à partir de cette époque des objets qui permettent de dater les tombes. Jusqu’il y a peu, on pensait que la plupart des nécropoles communautaires avaient été abandonnées à cette période et leur éventuelle pérennité pendant la période carolingienne n’a que rarement été envisagée. La datation au radiocarbone d’une partie des tombes sans mobilier a récemment permis de réviser cette idée en montrant que certaines nécropoles avaient été utilisées bien au-delà de la période mérovingienne.

L’objectif sera donc de réexaminer plus systématiquement les durées d’occupation des nécropoles. Après un réexamen du mobilier des nécropoles insuffisamment étudiées (cf. supra), il s’agira d’engager un programme de datation au radiocarbone sur un corpus de sites choisis pour leur pertinence et en fonction des moyens qui pourront être alloués à ces analyses.

Thème 4 Topographie des espaces funéraires


Les ensembles funéraires seront replacés dans leur environnement archéologique et historique pour restituer dans chaque cas l’évolution qui a conduit au déplacement définitif des tombes dans les cimetières paroissiaux.